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Yannick Vigouroux, 2012
« [André Kertész] quittera [la
France] en 1936 pour les États-Unis. Il confie alors les négatifs
de Hongrie et de la France à Mme Paouillac, qui les cachera pendant
la Seconde Guerre mondiale. Alors que le photographe les croyait
définitivement perdus, ceux-ci sont retrouvés en 1963 dans une
malle, dans une demeure du sud de la France.
Au premier abord le trou au centre de
l'image ressemble à un impact de balle dans une fenêtre. En
réalité, il s'agit d'un trou accidentel dans le négatif même (une
plaque de verre cassée). Ce qui constitue au départ un défaut est
devenu un atout esthétique. »
(Extrait d'un texte que j'ai rédigé
pour la revue Images magazine, décembre 2010)
Il est significatif que le terme
anglais « broken glass » de la légende originale
de la photo de Kertész ait souvent été improprement traduit en
français « la vitre cassée » (« glass »
signifiant autant « plaque de verre » que « vitre »
en anglais), car au premier abord, il semble bien s'agir de cela, si
l'on n'a jamais tenu entre ses mains la plaque rafistolée avec de l'adhésif.
Récemment, j'ai montré au restaurant
une photo de fenêtre prise cet été à Dives-sur-Mer.
Liliane, en découvrant l'image sur mon téléphone, a cru découvrir
les branches d'un arbre... qui n'existe pas. Il y a quelques mois,
mon smartphone est tombé à Paris sur des pavés : il en
résulte une longue fêlure aux multiples ramifications. L'image publiée ici est celle de mon écran cassé.
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