lundi 19 novembre 2012

Fenêtres et écrans brisés (d' après « La plaque cassée » d'André Kertész, 1929)



© Yannick Vigouroux, 2012




« [André Kertész] quittera [la France] en 1936 pour les États-Unis. Il confie alors les négatifs de Hongrie et de la France à Mme Paouillac, qui les cachera pendant la Seconde Guerre mondiale. Alors que le photographe les croyait définitivement perdus, ceux-ci sont retrouvés en 1963 dans une malle, dans une demeure du sud de la France.

Au premier abord le trou au centre de l'image ressemble à un impact de balle dans une fenêtre. En réalité, il s'agit d'un trou accidentel dans le négatif même (une plaque de verre cassée). Ce qui constitue au départ un défaut est devenu un atout esthétique. »

(Extrait d'un texte que j'ai rédigé pour la revue Images magazine, décembre 2010)
 



Il est significatif que le terme anglais « broken glass » de la légende originale de la photo de Kertész ait souvent été improprement traduit en français « la vitre cassée » (« glass » signifiant autant « plaque de verre » que « vitre » en anglais), car au premier abord, il semble bien s'agir de cela, si l'on n'a jamais tenu entre ses mains la plaque rafistolée avec de l'adhésif.

Récemment, j'ai montré au restaurant une photo de fenêtre prise cet été à Dives-sur-Mer. Liliane, en découvrant l'image sur mon téléphone, a cru découvrir les branches d'un arbre... qui n'existe pas. Il y a quelques mois, mon smartphone est tombé à Paris sur des pavés : il en résulte une longue fêlure aux multiples ramifications. L'image publiée ici est celle de mon écran cassé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire