©
Yannick Vigouroux,
« Coquillages et os de seiche,
Luc-sur-Mer, Noël 2012 »
« Coquillages et os de seiche,
Luc-sur-Mer, Noël 2012 »
(Fuji
Instax Wide)
Le polaroid est décidément à la mode, et si j'ai par exemple beaucoup d'affection pour les mélodies naïves et sensibles de mes talentueux confères / consœurs caennais du jeune groupe Granville qui lui rendent hommage dans leur premier album, Les voiles, contrairement à eux, mon attachement au film instantané n'a rien de nostalgique.
La pochette (probablement avec l'application « Instagram ») de leur album est très
belle...
Quatre extraits de celui-ci peuvent
être écoutés avant sa sortie, la vidéo est un lancinent
road-movie en voiture :
Le dictaphone (titre d'une chanson
comme « polaroid »), la camera super-8 ne sont pas
seulement des outils mais bien de débonnaires personnages mécaniques
surgi du passé de leurs parents, bien plus que celui des musiciens.
©
Yannick Vigouroux,
« Flux de conscience, 1993 »
« Flux de conscience, 1993 »
(Polaroid
600, coll. de l'ARDI - Caen)
Dans ma première série de polaroids, « Flux de conscience », réalisée en 1992-1993, j'ai justement eu parfois recours à un dictaphone pour enregistrer la voix de mes amis. J'ai aussi parfois mis en scène leurs paroles à l'aide d'un magnétophone posé sur le sol, dispositif qui a selon moi vieilli et que je n'utiliserais plus du tout aujourd'hui, vingt ans après !... J'aurais peur sans doute de l'effet « vintage », justement.
Non, le charme du pola ne réside pas
pour moi dans le surgissement d'un instantané jauni, aux teintes
chaudes, bien au contraire. Le film Fuji Instax Wide que j'utilise en ce
moment restitue au contraire avec une certaine fidélité les couleurs, sans
vignettage ni saturation excessive. Ce qui n'empêche pas de nombreux accident (l'émulsion est fragile), des coulures inattendues...
Dans ma pratique, la magie de
l'instantané se conjugue donc plus que jamais au présent, voir au
futur. Rappelons qu'il y a peu, à l'ère de l'argentique, faire du
polaroid c'était presque faire de la photo d'anticipation :
au lieu d'attendre plusieurs heures ou plusieurs jours que la
pellicule soit développée et les images tirés, l'on obtenait en
quelques secondes seulement l'image sur un support rigide et opaque.
C'était cela reste pour moi magique, sans nostalgie aucune.
C'était cela reste pour moi magique, sans nostalgie aucune.
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